Gestion de conflit au travail : comment agir quand on est en intérim ?
Un conflit, quel qu’il soit, peut entraîner un véritable mal-être au travail. Nous vous conseillons d’agir avant de laisser la situation se dégrader. Mais comment gérer les conflits quand on est en intérim et qu’on vient de rejoindre une mission ou qu’on est nouveau dans l’équipe ? Voici des solutions simples pour une bonne gestion de conflit au travail.
Qu’est-ce qu’un conflit au travail ?
Avant toute chose, un conflit au travail est une situation de désaccord ou de tension entre deux ou plusieurs personnes. Par exemple, lorsque vous avez différents points de vue sur une méthode de travail et que cela génère des tensions (disputes, voire insultes, agressivité et violence physique…). Ou encore, quand vous avez des valeurs ou des intérêts différents, qui s’opposent sur le lieu de travail.
Le conflit fait partie des relations sociales. Il ne peut pas toujours être évité. Il peut être interpersonnel (dans votre relation de travail avec une autre personne), hiérarchique (un conflit avec votre manager ou la direction) ou organisationnel (surcharge de travail par exemple).
Injures, moqueries, mise à l’écart, relations de travail tendues, voire harcèlement, entrent dans la catégorie du conflit professionnel (et même du droit pénal pour ce qui est du harcèlement).
Ne laissez pas une situation conflictuelle dégrader votre santé mentale et physique : agissez vite, que vous subissiez le conflit ou que vous en soyez témoin. On vous explique comment !
Identifier les conflits
Pour résoudre un conflit, vous devez comprendre ce qu’il est.
En entreprise, on retrouve différents types de conflits :
- des conflits d’opinion, quand vous avez des avis différents qui peuvent provoquer des désaccords, voire une confrontation ;
- des conflits d’autorité ou de pouvoir, qui peuvent arriver entre un membre de l’équipe et le responsable ;
- des conflits de tâche, lorsque vous êtes en désaccord avec la répartition ou l’organisation du travail, ou quand vous avez l’impression d’en faire « plus » que les autres ;
- des conflits sur la méthode de travail, quand deux personnes ont des notions différentes sur la manière de travailler (le bon et le mauvais travail) ;
- des conflits de valeur, quand vous ne partagez pas les mêmes valeurs dans le travail, par exemple quelqu’un qui privilégie le travail individuel plus que le travail d’équipe ;
Gérer des situations conflictuelles n’est pas toujours simple. Le premier signe d’alerte qui doit vous pousser est l’action est le sentiment de mal-être ou de stress que vous ressentez.
Risques professionnels : ne pas minimiser les conflits
Travailler dans un climat tendu et anxiogène a des répercussions sur votre santé physique et mentale : boule au ventre le matin, crises d’angoisse, ruminations mentales, insomnies, colères, déprime… Ne négligez pas ces signes !
Dès qu’ils apparaissent, prenez des mesures pour apaiser le conflit de la meilleure manière. Si ce n’est pas possible, alertez votre entreprise de travail temporaire de votre mal-être.
Gérer un conflit au travail : le dialogue direct
La solution la plus diplomatique reste le dialogue. Exprimer ce qui vous pèse à la personne concernée peut parfois résoudre le problème, surtout s’il s’agit d’un malentendu.
Si vous êtes en conflit avec un collègue, exprimez calmement en quoi son comportement vous pose problème, sans lister les reproches que vous lui faites. L’idée est d’ouvrir une discussion constructive pour trouver des solutions entre vous et créer un équilibre, sans avoir besoin d’une aide extérieure.
Conseils d’Alice :
Le dialogue n’est pas toujours la solution pour régler un conflit. Certains actes sont condamnables par la loi comme le harcèlement moral et sexuel. Si vous êtes dans cette situation, qui est loin d’être normale, vous devez alerter votre agence d’intérim si cela se passe au sein de l’entreprise d’accueil. Vous pouvez aussi en parler au médecin du travail et exercer votre droit de retrait si vous estimez que vous êtes en situation de danger grave et imminent pour votre santé (intégrité physique et/ou morale).
Gestion des conflits : faire appel à votre entreprise de travail temporaire (ETT)
Votre agence d’emploi a l’obligation de vous protéger. En cas de problème au travail, elle peut servir de médiateur entre vous et l’entreprise. N’hésitez pas à lui parler si vous subissez des conflits entre collègues, si vous ressentez un stress intense au travail ou si vous doutez de votre sécurité physique et psychologique.
Si le différend porte sur les horaires de travail, les équipements de protection individuelle (EPI) ou encore le salaire et les conditions de travail, votre agence doit intervenir pour faire respecter la loi.
Les solutions internes à l’entreprise d’accueil
L’entreprise qui vous accueille en mission de travail temporaire peut intervenir dans la résolution des conflits :
- le chef d’équipe peut faire de la médiation et même de la négociation si le problème vous concerne vous et un collègue de travail. Son rôle est justement d’éviter et de désamorcer les conflits.
- Le CSE (comité social et économique) est également à votre écoute, même si vous êtes intérimaire dans l’entreprise. Il réunit les représentants du personnel, dont le contact est affiché dans les locaux de l’entreprise.
- Les Ressources humaines (RH) de l’entreprise d’accueil peuvent aussi vous écouter et intervenir pour apaiser les conflits.
Les solutions juridiques
Quand le niveau de conflit est trop important et qu’aucune solution n’a été apportée par aucun des protagonistes (personnes en conflit, agence d’intérim et entreprise d’accueil), vous pouvez faire appel à des recours juridiques.
- Le droit de retrait vous permet d’arrêter votre mission temporaire et de quitter votre poste de travail si vous estimez que vous êtes en danger grave : machine défectueuse, absence de protection, mais aussi violente altercation ou menaces de violence physique, harcèlement moral (crise d’angoisse sévère, idées suicidaires sur le lieu de travail), agression verbale.
- La plainte pour harcèlement ou discrimination, parce que certains conflits vont au-delà du simple désaccord et constituent des préjudices graves responsables d’une vraie souffrance au travail.
Si vous exercez votre droit de retrait, informez votre agence d’emploi et votre référent dans l’entreprise. Expliquez-leur la nature du danger de vive voix, par mail ou par téléphone.
Si vous souhaitez des conseils juridiques appropriés, contactez gratuitement un avocat spécialisé en droit du travail lors des permanences organisées dans un Point-justice ou par les différents barreaux. Renseignez-vous auprès de votre commune.
