Le sommeil
Êtes-vous gros dormeur ou petit dormeur ? Vous avez des troubles du sommeil ? Vous souhaitez mieux dormir ? Vous travaillez en horaires décalés ou de nuit ?

Les bons réflexes sommeil
Gros dormeur, petit dormeur, chacun a son propre rythme de sommeil. Si en moyenne un adulte dort entre 7 et 8 heures par nuit, il existe des « courts dormeurs » et des « longs dormeurs ». Le record minimal est de 3 heures 30 de sommeil par nuit. À l’opposé, certains ont besoin de 11 ou 12 heures. La durée idéale d’une nuit de sommeil pour chacun est celle qui donne le sentiment d’être en forme et efficace dès le lendemain matin. Comme nous devons tous composer avec des obligations familiales et de travail, il est nécessaire d’adapter notre sommeil pour organiser nos vies.
Comment fonctionne le sommeil ?
Pour s’endormir facilement, rien de mieux que des horaires réguliers. Ainsi, le corps programme les mécanismes qui permettent de s’endormir. Respecter cette habitude pour le lever est encore plus important que pour le coucher. De sortie le samedi soir, il est conseillé de ne pas trop décaler son réveil le dimanche matin, au risque d’avoir du mal à s’endormir le dimanche soir et de vivre une reprise difficile le lundi.
C’est au lever que l’on apporte à son corps le signal de remise à l’heure qui lui est nécessaire pour synchroniser son horloge interne. Cette horloge interne est la même pour tout le monde. Elle détermine sur 24 heures le rythme biologique avec une alternance entre la veille, c’est-à-dire la période de la journée éveillée et la période de sommeil. Avec des horaires décalés, notamment la nuit ou très tôt le matin, le rythme de l’horloge interne est perturbé. La conséquence des troubles du sommeil peut être l’apparition de problèmes de santé.
Les cycles du sommeil
Le sommeil est composé de 3 cycles qui se succèdent : sommeil léger, sommeil profond et sommeil paradoxal, période pendant laquelle nous rêvons. En début de nuit et jusqu’à 3 / 4 heures du matin, le sommeil profond est plus important. Le corps se repose vraiment et sa température est au plus bas. Le cycle se ferme sur une courte phase de sommeil paradoxal. La seconde partie de la nuit jusqu’au réveil est plus riche en sommeil léger et en sommeil paradoxal. La température du corps commence à remonter.
Sommeil et travail de nuit ou en horaires décalés
Un intérimaire sur cinq travaille en horaires décalés ou de nuit. Dans ces cas-là, il est impératif de rester vigilant pour protéger son sommeil. L’horloge biologique doit s’adapter. Pendant cette période d’adaptation résulte des troubles du sommeil, une somnolence, des anomalies de la température (frissons ou bouffées de chaleur), des troubles digestifs et une sensation de malaise. À long terme, le travail de nuit peut avoir des conséquences importantes. Insomnie, risque d’accident lié à la somnolence, obésité, troubles cardiovasculaires sont plus fréquents.
Voici quelques conseils :
- La première période de sommeil qui suit le temps de travail est souvent courte et insuffisante (5 à 6 heures). Il est donc conseillé de le compléter par une sieste d’1 à 2 heures au cours de la journée. Si possible, s’isoler le plus possible au cours du sommeil, au noir dans une chambre, loin de nuisances sonores.
- Éviter le plus possible la lumière en sortant du travail ou lors du retour à la maison.
- Prendre une douche fraîche lors du retour chez soi pour faire baisser la température du corps et favoriser ainsi l’endormissement.
- Prendre un repas consistant et riche en protides (viande, poisson, œuf, lait, lentilles, produits laitiers, formage…) avant de partir travailler et une collation légère et riche en glucides (pâtes, riz, légumes, purée de pommes de terre, fruits) en rentrant avant de se coucher.
- La pratique régulière d’une activité physique améliore la qualité du sommeil, la vigilance en journée et la performance.
Faire la sieste
Réservée aux enfants, signe de vieillesse, manifestation de paresse, la sieste est souvent mal perçue alors qu’au Japon, certaines entreprises la rendent obligatoire. Pourtant, après le déjeuner, une sieste de 10 à 30 minutes permet de réduire les risques d’accidents de la circulation ou du travail, améliore la mémoire, libère la créativité, réduit le stress, et est bénéfique pour la digestion et le cœur. C’est un excellent moyen de recouvrer un manque de sommeil si la nuit précédente a été agitée. Enfin, la sieste royale, qui dure 1h30, soit le temps d’un cycle de sommeil complet, est conseillée en cas de dette de sommeil.
Les troubles du sommeil
Les troubles du sommeil peuvent avoir des conséquences néfastes, notamment au travail. Le sommeil est essentiel dans le confort de vie. Il répare la fatigue physique, renforce les défenses contre les infections, permet de récupérer psychologiquement, d’évacuer le stress.
La somnolence entraîne un ralentissement des temps de réaction, une modification du champ visuel et des troubles du jugement. La conséquence est la prise de risque inconsidérée. La somnolence multiplie par 8 le risque d’accident. En cas de bâillements répétés, raideur de la nuque ou picotements des yeux, s’arrêter au moins 15 minutes avant de reprendre votre activité.
L’insomnie peut se manifester par des difficultés pour aller se coucher et trouver le sommeil, par plusieurs réveils en pleine nuit et du mal à se rendormir, ou par un réveil trop matinal sans pouvoir se rendormir. Il existe différents types d’insomnie. L’insomnie éphémère, qui peut durer plusieurs nuits, mais disparaît généralement vite. Elle peut être due au stress, à la maladie ou à une activité physique pratiquée trop peu de temps avant le coucher. L’insomnie occasionnelle peut durer quelques semaines et être la conséquence d’un choc émotionnel tel qu’un deuil, une perte d’emploi, la maladie. Elle disparaît souvent rapidement mais attention à ne pas tomber dans un cercle vicieux en ayant peur de ne pas trouver le sommeil. L’insomnie chronique dure, elle, plus de quelques semaines. La fatigue s’installe, perte de performance au travail et toujours un peu plus déprimée par ce manque de sommeil. Voir un spécialiste est alors nécessaire.
Le syndrome des jambes sans repos désigne des sensations désagréables de brûlures, serrements, fourmillements au niveau des jambes qui obligent le dormeur à bouger. Quand ces mouvements sont importants (200 à 300 secousses musculaires enregistrées par nuit), le sommeil est perturbé par des micro-réveils qui peuvent entraîner une fatigue en journée. La qualité de la literie peut jouer sur le nombre et la durée de ces mouvements.
Les apnées du sommeil se manifestent par des ronflements bruyants, sensations d’étouffement, transpiration nocturne, maux de tête au réveil, sensation de fatigue au réveil, troubles de la mémoire ou de l’attention, irritabilité, signes de dépression… Pendant la nuit, il peut arriver que la respiration s‘arrête. Si cette pause dépasse 10 secondes, on parle alors d’apnée du sommeil. À chaque apnée se produit un micro-réveil ne laissant pas de souvenir. Lorsque le nombre d’apnées est important, ce trouble fragmente le sommeil, qui est alors moins efficace et peut entraîner des fatigues en journée ou des somnolences excessives. Cette fatigue est la cause d’accidents de la route ou du travail. Ce syndrome augmente aussi le risque de complications cardio-vasculaires (hypertension, troubles coronariens, accident vasculaire cérébral). En général, le surpoids ou l’excès d’alcool favorisent les apnées du sommeil. Seul un enregistrement au cours du sommeil à l’aide d’un appareillage permet de confirmer la maladie et de conseiller le traitement le plus adapté.
Source : Inpes – Santé Publique France