Définition des conditions de travail
Lorsqu’on parle de conditions de travail, on pense souvent aux horaires, au salaire ou aux équipements… En réalité, les conditions de travail concernent tous les facteurs qui influencent la qualité de vie au travail (QVT). Cela veut dire tout ce qui contribue à ce que vous vous sentiez bien et en sécurité pendant votre mission.
3 conditions à respecter
Les conditions de travail dépendent de trois paramètres : votre santé physique et mentale, l’organisation du travail et les risques psychosociaux au travail. C’est la définition de la Dares, -Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques- du ministère du Travail. On vous explique !
1. Votre sécurité physique et psychologique
L’entreprise utilisatrice dans laquelle vous réalisez votre mission doit vous offrir de bonnes conditions de travail physiques, matérielles et mentales. En somme, il doit veiller à :
- la qualité du lieu de travail qui doit être propre, sécurisé et sain (gestion de conflits rapide, lutte contre le harcèlement et les discriminations, ergonomie des postes de travail, sécurité des travailleurs…) ;
- la qualité des conditions d’exercice (le niveau de température et de bruit, l’intensité de la lumière, les appareils et outils disponibles pour exercer votre mission correctement…) ;
- la qualité du matériel proposé (accès à des équipements de protection individuelle ou collective de fonctionnels, utilisation de machines ou d’outils qui marchent…).
L’entreprise veille à votre santé et sécurité au travail. C’est donc à elle de vous former à la sécurité et à la prévention des risques professionnels.
En tant qu’intérimaire, vous êtes également plus exposé(e) aux risques d’accidents du travail et aux troubles musculo-squelettiques (TMS). Votre employeur doit en être conscient et vous proposer des solutions.
Pour travailler dans de bonnes conditions, vous devez donc être au courant des risques auxquels vous vous exposez au travail et des mesures possibles pour les prévenir.
De votre côté, vous avez le devoir de respecter les règles de sécurité et d’hygiène, ainsi que le règlement intérieur de l’entreprise d’accueil.
2. L’organisation du travail
L’organisation du travail fait partie des conditions organisationnelles. C’est tout ce qui touche aux horaires de travail, à la charge de travail, au rythme de travail et au management.
Pour que vous puissiez fournir un travail de qualité, vous devez avoir une vision claire de votre mission. Vos tâches doivent être comprises et entrer dans votre champ de compétences.
La surcharge de travail augmente le risque pour la santé mentale et physique. Elle peut, par exemple, déclencher des troubles psychosociaux comme un syndrome d’épuisement professionnel (burn-out) ou des maladies professionnelles aux conséquences dangereuses (dépression, anxiété, mais aussi douleurs chroniques et invalidantes).
Une bonne organisation des tâches doit vous permettre de :
- Concilier vie professionnelle et vie personnelle ;
- Ne pas vous sentir débordé ;
- Rester productif et fournir un travail qui vous satisfait pendant les horaires de travail indiquées dans votre contrat de travail.
3. Le climat social
Plus l’ambiance de travail générale est « positive », mieux vous pouvez travailler avec un état d’esprit détendu, serein et confiant.
Pour parler du climat professionnel, on évoque aussi les conditions psychosociales. Elles incluent :
- les relations entre collègues ;
- la qualité de la communication et du dialogue social ;
- le niveau de stress au travail ;
- les conflits éventuels, voire la violence au travail (physique et psychologique) ;
- le harcèlement moral ou sexuel ;
- le management tyrannique.
Votre employeur doit veiller à ce que ces conditions favorisent un climat social sain avec une communication fluide entre les équipes et les managers. Vous devez pouvoir exprimer vos doutes et poser vos questions sans crainte.
L’aspect social du travail est très important, même pour une mission courte. Il permet de préserver la santé mentale des salariés.
Une ambiance malsaine peut causer du mal-être au travail avec son lot de risques psychosociaux (RPS), physiques et psychologiques que l’on connaît : isolement, agressivité, conduites à risque (consommation d’alcool, ignorer les consignes de sécurité…), anxiété, etc.
Plus les moyens de réaliser une mission d’intérim de qualité sont bons, plus vous pouvez travailler dans de bonnes conditions. C’est ce qui participe au bien-être au travail.
Cadre légal pour les intérimaires : ce que dit la loi sur les conditions de travail
En tant que travailleur temporaire, vous bénéficiez des mêmes droits que les salariés de l’entreprise et donc du même environnement de travail. Pour aller plus loin :
– l’article L1251-24 du code du Travail stipule que « les salariés temporaires ont accès, dans l’entreprise utilisatrice, dans les mêmes conditions que les salariés de cette entreprise, aux moyens de transport collectifs et aux installations collectives, notamment de restauration, dont peuvent bénéficier ces salariés ».
Cette égalité de traitement concerne aussi les avantages financiers, c’est-à-dire votre salaire, que les avantages en nature : Tickets-restaurant, chèques vacances, biens et services produits par l’entreprise, etc.
Les obligations de l’entreprise d’accueil
L’entreprise qui vous accueille a l’obligation légale de :
- vous fournir gratuitement des équipements de protection individuelle appelés EPI (casque, combinaison de sécurité, lunette de protection…) et une formation à la sécurité pour éviter les blessures et le risque d’accident ;
- vous autoriser l’accès aux installations collectives (vestiaires, douches, restauration…) ;
- respecter les règles concernant la durée de travail (heures supplémentaires, temps de repos, travail de nuit, jours fériés…).
Rappelez-vous, l’entreprise utilisatrice est le garant de votre sécurité et santé au travail. Elle possède normalement un plan de prévention qui fait suite à une évaluation des risques professionnels et qui propose des solutions concrètes pour l’amélioration des conditions de travail.
Si ce n’est pas le cas, vous pouvez utiliser un droit d’alerte et un droit de retrait (on vous explique plus bas).
Les obligations de l’agence d’emploi
Votre agence d’emploi est votre employeur. Par conséquent :
- Elle vérifie en amont que les conditions de travail sont optimales et sécurisées avant de vous envoyer en mission ;
- Elle met en place la visite médicale et les frais de transport pour vous y rendre (à savoir que certains postes font l’objet d’une visite médicale de suivi individuel renforcé (SIR). C’est le cas pour les salariés intérimaires sujets à des risques élevés comme la chute d’une hauteur ou l’exposition à certains produits chimiques) ;
- Elle vous informe des caractéristiques du poste de travail, c’est-à-dire la nature des tâches à accomplir et les compétences professionnelles requises (elle doit vérifier votre qualification professionnelle, comme vos certifications : CACES, habilitation électrique…) ;
- Elle effectue une première prévention des risques liés au travail (amiante, troubles musculo-squelettiques, accident de la route, RPS…) et vous informe des règles de sécurité ainsi que des mesures de prévention mises en place.
Si les conditions de travail sont dangereuses ou non conformes, vous devez l’en informer en exerçant votre droit d’alerte et/ou votre droit de retrait . Votre agence doit réagir rapidement pour vous protéger, même si cela signifie vous retirer de la mission.