Qui peut améliorer vos conditions de travail ?
Avant toute chose, clarifions ceci : vous n’êtes pas le seul responsable de vos conditions de travail. Travailler dans de bonnes conditions dépend :
– de l’entreprise d’accueil, car elle doit vous offrir des conditions de travail sécurisées et saines avec des mesures de prévention concrètes (bruit, lumière, équipements de protection individuelle, poste de travail ergonomique, gestion des conflits…) ;
– l’agence d’intérim qui doit s’assurer de votre santé et sécurité au travail pendant la mission (et faire la prévention des risques professionnels par exemple) ;
– la loi, car c’est par elle que passent l’amélioration et la promotion de la qualité de vie au travail (QVT).
À votre échelle, voici ce que vous pouvez faire pour améliorer les conditions de travail et prévenir les risques.
1. Communiquer en cas de problème
Si vous subissez du harcèlement moral ou sexuel, un conflit avec un collègue, si vous ne comprenez pas les tâches qui vous sont confiées, ou si vous rencontrez un quelconque problème dans votre entreprise d’accueil : parlez-en.
Vous pouvez vous adresser directement à votre manager et, s’il ne vous écoute pas, contacter votre référent d’agence. Et si rien ne change et que la situation de travail dégrade, découvrez la liste des recours possibles en fin d’article !
Coach Issa :
Ne restez pas enfermé dans le silence. Parlez de votre mal-être au travail : à votre manager, votre agence d’emploi, mais aussi à la médecine du travail, à un psychologue, un psychiatre…
2. Vous intégrer dans l’équipe
Les salariés intérimaires peuvent changer régulièrement de missions et d’environnement de travail. Même si l’’entreprise d’accueil doit vous intégrer dans l’équipe et vous traiter de la même manière que tous les autres salariés, il n’est pas toujours évident de s’intégrer.
Vous aussi, vous pouvez agir pour éviter l’isolement qui peut entraîner de la solitude au travail. Celle-ci fait partie des risques psychosociaux (RPS) à surveiller, car elle peut créer du stress, voire des symptômes dépressifs. Se sentir seul et isolé n’est jamais bon pour le moral.
Conseils d’Alice :
Attention ! Se sentir seul est différent de se sentir rejeté. Si votre isolement est causé par des moqueries, du harcèlement ou toute autre forme de violence physique ou psychologique, vous êtes en droit (et même en devoir) de le signaler, car c’est illégal.
3. Organiser son poste de travail
Selon la nature de votre mission et si vous le pouvez, ajustez l’ergonomie de votre poste de travail. Réglez votre chaise à la bonne hauteur, l’inclinaison de l’écran, la hauteur du volant, munissez-vous de bonnes chaussures si vous marchez toute la journée…
Une bonne ergonomie au travail peut prévenir certaines maladies professionnelles comme les troubles musculo-squelettiques (TMS).
Vous avez également le droit de demander aux services RH de l’entreprise du matériel ergonomique.
4. Faire des pauses
Étirez-vous, remuez les épaules pour défaire les tensions dans les muscles, regardez au loin si vous travaillez sur écran, hydratez-vous…
Lorsque vous effectuez une tâche répétitive sur une longue période, prendre de courtes pauses permet de relâcher l’esprit et de détendre le corps. Vous vous sentirez bien mieux, ce qui contribue à réduire (un peu) la pénibilité du travail.
5. Apprendre à gérer son temps
L’amélioration des conditions de travail passe par l’organisation du travail.
L’entreprise doit proposer une répartition des tâches qui évite la surcharge de travail, souvent responsable de burn-out (syndrome d’épuisement professionnel).
De votre côté, vous pouvez apprendre à mieux gérer votre temps et à prioriser les tâches importantes. Si la charge de travail est trop lourde, exprimez-le à votre manager.
6. Maintenir l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle
Promouvoir la qualité de vie au travail, c’est aussi apprendre à déconnecter. Planifiez des activités que vous aimez en dehors du travail. Consacrez du temps à vos proches, à vos loisirs.
Cette conciliation entre la vie pro et la vie perso améliore la qualité de vie globale. De bonnes conditions de travail vous permettent de profiter de vos temps libres sans culpabiliser. C’est ce qui contribue au bien-être au travail.
7. Adopter de bonnes habitudes de vie
L’hygiène de vie est indispensable pour fournir un travail de qualité. Plus vous vous sentez bien dans votre corps et votre tête, mieux vous pouvez travailler dans de bonnes conditions. Pour cela :
– privilégiez une alimentation équilibrée, qui limite les produits trop sucrés et transformés ;
– construisez une routine de sommeil pour bien dormir (et éviter le cumul de fatigue physique qui peut augmenter le risque d’accidents du travail) ;
– pratiquez une activité physique régulière comme la marche à pied, la musculation, le yoga ou tout autre sport vous permettant de gérer le stress et d’éviter la sédentarité ;
– travaillez sur la gestion du stress au travail pour améliorer vos conditions de vie.
Améliorer les conditions d’exercice ne suffit pas si vous êtes en mauvaise santé physique et mentale. Prendre soin de vous est très important pour favoriser la qualité du travail, mais aussi la qualité de vie globale.
8. Prendre soin de sa santé mentale
Votre santé mentale influence la perception que vous avez de votre environnement de travail. Oui, vous avez besoin de bonnes conditions de travail, mais vous avez aussi besoin de ménager votre mental. Une stimulation constante, un manque de sommeil ou des problèmes personnels détériorent vos conditions de travail d’un point de vue psychosocial.
Pour remédier à cela, vous pouvez :
– évaluer et prévenir les risques psychosociaux (posez-vous les bonnes questions pour évaluer votre état émotionnel : êtes-vous stressé en allant travailler ? Ressentez-vous une pression constante ? Avez-vous accès à tous les moyens et les ressources pour faire votre travail correctement ? Vos tâches sont-elles claires ?) ;
– parler à un professionnel de la santé mentale comme un psychologue, un psychiatre ou un thérapeute. La médecine du travail peut vous accompagner ;
– exercer votre droit de retrait si vous subissez des comportements agressifs, menaçants ou dévalorisants (harcèlement moral, agissements sexistes, conflits avec des disputes fréquentes et violentes…).
L’entreprise d’accueil doit veiller à votre santé mentale. Elle doit assurer un climat social positif, gérer les conflits rapidement et vous protéger si vous subissez des agressions verbales, physiques ou des incivilités répétées.
Le bon plan d’Alice
En tant que travailleur intérimaire, vous bénéficiez de la mutuelle Intérimaire Santé. Elle vous donne accès 24h/24 et 7j/7 à la plateforme de téléconsultation médicale MédecinDirect pour contacter un professionnel de santé.
Pour les situations d’urgence, vous pouvez appeler le 3114 (appel gratuit) à toute heure du jour ou de la nuit, chaque jour.
Conditions de travail : les recours possibles
Qu’il s’agisse de votre santé mentale ou physique, l’agence d’intérim et l’entreprise d’accueil doivent garantir le respect de vos droits. En cas de problème, le dialogue social doit rester le premier recours. Mais s’il est rompu ou si rien ne change, ne laissez pas la situation se dégrader. Vous disposez de recours pour faire avancer les choses :
– le service des Ressources humaines (RH) de l’entreprise d’accueil qui est sensibilisé aux questions liées au droit du travail, harcèlement au travail et gestion des conflits ;
– Le Comité Social et Économique (CSE) qui a pour mission de veiller à la santé, la sécurité et les conditions de travail de tous les travailleurs. Ses membres peuvent intervenir auprès de la direction ;
– Les Délégués syndicaux de l’entreprise qui peuvent vous accompagner et vous conseiller dans les démarches (si l’entreprise n’a pas de section syndicale, vous pouvez contacter la CGT Intérim, la SNTT UNSA Intérim, la Force ouvrière, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC qui vous êtes intérimaire avec un statut de cadre ou de technicien, la SUD Intérim Solidaires) ;
– L’inspection du Travail, la DREETS que vous pouvez contacter par téléphone ou par mail ;
– La médecine du Travail, notamment pour faire constater les effets sur la santé d’un harcèlement, d’un épuisement professionnel ou d’un manager tyrannique. Le médecin du travail peut, s’il le juge nécessaire, vous fournir un arrêt de travail ;
– Les avocats spécialisés en droit du travail (chaque barreau français organise des permanences vous permettant de rencontrer un avocat de manière gratuite et anonyme. Le rendez-vous a souvent lieu dans les locaux de l’Ordre des avocats au tribunal judiciaire) ;
– Le Conseil de prud’hommes qui est la juridiction compétente pour régler les litiges individuels entre employeurs et salariés. Vous pouvez les saisir pour, par exemple, demander le paiement de vos heures supplémentaires ou des dommages et intérêts pour le harcèlement. Pour cela, vous devez envoyer un formulaire de requête aux fins de saisine du conseil de prud’hommes (disponible sur le site du service public).
